Le vent de la nuit a poussé ma porte

Chargé de senteurs que je croyais mortes,

Odeurs de dahlias et d’amaryllis

Souvenirs éteints de tous tes délices.

 

Le vent de la nuit a lancé sa plainte

Léger petit cri lâché dans étreinte,

Bruissements soyeux des feuilles d’érable

Souvenirs éteints des jeux inavouables.

 

Le vent de la nuit a fait tourbillon

Tournant en toupie comme ton jupon

Lorsque tu dansais te tenant à moi

Souvenirs éteints des instants de joie.

 

Le vent de la nuit dévoile la lune

Tâche de blancheur de mon infortune

Rappelant ta main que mes doigts retiennent

Souvenirs éteints où tu étais mienne.

 

Le vent de la nuit apporte le jour

Et je poserai, à toi mon amour,

Au pied de ta tombe un bouquet de lys

Souvenirs vivants de tous mes supplices.

Derrière les arbres recouverts du velours noir de la nuit, le soleil mourant brûle ses derniers rayons en propageant l'incendie dans les nuages vagabonds.

Sans effort la nature sait composer de magnifiques tableaux. C'est la plus belle des écoles d'artistes.

Madame, ce printemps que vous m'aviez offert

Aux instants délicieux, avait chassé l'hiver.

Puis comme ces oiseaux qui aiment les voyages

Vers ces pays lointains ignorant les orages,

Vous avez émigré dans le bruit d'une plume

Me laissant esseulé, comme arrivait la brume.

Alors ce vent mauvais aux échos tourmentés

N'a pas porté vers moi votre rire enchanté

Mais a, en tourbillons, ramené un automne

Aux nuits de cauchemars, aux journées monotones.

Il ne suffisait pas des bourrasques glacées,

Depuis votre départ des flocons sont tombés,

Couleur de votre peau qui créait tant d'émoi

Quand ma main l'effleurait pour retenir vos doigts.

Vous avez emporté les rayons du soleil

Laissant pour lumière des nuits d’un noir corneille,

Mon regard ne voit plus la voûte du ciel bleu,

Ce joli ton pastel me rappelant vos yeux.

Sachez que chaque jour au petit matin blême

Je surveille les cieux dans l'espoir qu'ils reviennent

Les oiseaux du soleil, enfin! Faire leur nid

Et m'annoncer en chœur, en une symphonie

Ce que j'attends si fort et chaque jour j'espère,

Votre retour Madame et la fin de l'hiver.

Les rois de France se donnèrent comme mission première d'établir une unification territoriale et administrative du pays. Plusieurs siècles de luttes contre les grands féodaux permirent la création d'une entité France. Cette mission fut reprise par la Révolution de 1789 mais on rechercha également à partir de 1871l'unification culturelle afin de fondre dans le même creuset les enfants de l'ensemble des provinces françaises. Ce travail titanesque fut long et laborieux et ce n'est qu'à la fin de la première guerre mondiale que l'objectif fut atteint.

Rien que pour ce dernier objectif, cinquante années d'effort furent donc nécessaires pour créer un sentiment d'identification nationale.

Le travail effectué à cette époque relevait d'une "assimilation" des populations, avec perte des caractéristiques locales. Ainsi on fit disparaitre les idiomes locaux, les poids et mesures locales et l'administration, au pouvoir centralisé, fut de plus en plus présente partout. C'est à ce prix que l'on pu réaliser ce grand rêve d'une unification nationale. En contrepartie chacun pu constater que cette assimilation offrait à tous des perspectives intéressantes en ouvrant de nouvelles voies. L'avenir de l'individu ne s'arrêtait pas aux limites du village ou de la province, mais se poursuivait jusqu'aux confins de l'hexagone, voire au-delà.

A la lumière des événements récents, on peut se demander si cette unification existe encore. Et si elle n'existe plus qu'elle en est la cause ?

Je pense que la faute en revient au nouveau principe "d'intégration" qui laisse aux populations venant vivre sur notre sol les caractéristiques qu'elles détenaient dans leur pays d'origine. Je laisse de coté le fait religieux qui, appliqué dans une république laïc ne pose pas de problèmes particuliers.

"A Rome il faut vivre comme un romain" dit le dicton. Alors que là nous assistons à un refus d'une assimilation. Si l'état ne fait pas le même effort, pour assimiler ces populations, que celui effectué par les générations passées pour unifier les provinces, nous ne sortirons jamais du tunnel.

Mais je suis peut être dans le faux. Quel est votre avis ?