(à chanter, bien entendu, sur un air de Tarentelle)
Par une nuit de sommeil
M’emporte une rêverie
Dans un pays de merveilles
A Venise en Italie.
En costume d’Arlequin
Je m’élance dans la danse
Au milieu de diablotins
Formant un cortège immense.
Et dans ce corso fleuri
Où tout le monde a un masque
Chacun danse et chacun rit
Carnaval aux mille frasques.
Les garçons sont enjôleurs
Et les filles désirables,
L’amour entrouvre les cœurs
Dans la ronde entre les tables.
Et dans ce charivari
Je découvre une gazelle
A l’œil bleu qui me sourit
En dansant la tarentelle.
Sans attendre plus longtemps
Vite je me précipite
Vers la belle qui m’attend
Avec le cœur qui palpite.
Nous dansons bien enlacés
Au beau milieu du cortège
En échangeant des baisers,
Des caresses en florilège.
Mais sa mère, vraie mégère
M’applique un coup de balai
Me menaçant, en colère,
Qu’elle va me tuer sans délai
Et la fille de pleurer
De me voir tout estourbi
Puis viennent des carabiniers
Me demandant ce que j’ai subi.
Alors désignant la vieille,
En furie tout en cheveux,
Je dis « stoppez cette corneille
Avant qu’elle m’arrache les yeux. »
En fait de carabiniers
Ce ne sont que des fêtards
Portant masques et tabliers
Attirés par le pétard.
Ils emportent alors la femme
Pour la jeter à la mer
Afin d’éteindre la flamme
De sa bouillante colère.
Reprenant la farandole
J’attire la fille contre moi
Qui me dit « je deviens folle
Par ce ne sais quel émoi. »
« Ce n’est rien ma demoiselle »
Dis-je en lui prenant le bras
« C’est l’amour qui t’ensorcèle
Par ses abracadabras.
Mais alors que je l’embrasse
Elle me lèche le bout du nez
Mais c’est mon chien, le bonasse
Qui vient pour me réveiller.
Adieu mon rêve et sommeil
Voici la pointe du jour
S’en est fini des merveilles
Et de mon histoire d’amour.