(par inadvertance j'ai effacé mon texte et par la même occasion les commentaires, veuillez m'en excuser)
Alors, que le soleil éclaire ta terrasse,
Nous voici tous les deux bien assis face à face,
Cernés par les senteurs montant de ton jardin
Pour ce premier accueil qui n’est pas anodin.
Alors, que tes doigts fins reposent la théière,
Que tes grands yeux frileux, guidés par des œillères,
N’osent pas me fixer sans une hésitation,
Je dépose un merci pour ton invitation.
Alors, tout doucement, tu répands ta parole
Et le son de ta voix n’est qu’une barcarolle,
Coulant comme un ruisseau dévalant un coteau
Et nos regards curieux s’accrochent aussitôt.
Alors, ton teint rosit et ton iris se trouble.
Devant tes émotions mon attention redouble,
Epiant sans le montrer le geste révélant
Que j’apporte en ton cœur un sentiment troublant.
Alors, pour te laisser reprendre contenance
Je te fais compliments des fleurs en abondance
Qui couvrent tes massifs du règne végétal
Mêlant mille couleurs et odeur de santal.
Alors, tendant le bras tu me lances une invite
A venir découvrir, en marchant à ta suite,
Les parfums répandus dans le petit sentier
Et nous allons, passant sous un abricotier.
Alors, te retournant tu me lances une œillade,
Apportant à mon ciel la clarté des Pléiades
Pour me faire savoir que je peux m’enhardir
En disant des propos qui viendraient t’étourdir.
Alors, sur un pommier aux branches biscornues
Je cueille de la main une pomme charnue
Et m’approchant de toi, figée sous le rameau,
Je te prends contre moi sans prononcer un mot.
Alors, glissant le fruit au fond de ta menotte
Je te vois souriante y planter tes quenottes.
Nous avons sans un mot déclaré notre amour.
Est-il besoin dès lors de faire un long discours ?